mercredi 30 janvier 2013

Entrevue avec Gary Koreen, ex-pdg et propriétaire de la compagnie O-Pee-Chee


La compagnie O-Pee-Chee a été créée en 1911 par les frères John McKinnon (J.K.) McDermid and Duncan Hugh (D.H.) McDermid. À cette époque, elle fabriquait uniquement de la gomme à mâcher. Le nom O-Pee-Chee n’est apparu qu’en 1921. L’usine de production était localisée dans la ville de London, en Ontario. Les McDermid et leurs descendants ont dirigé l’entreprise jusqu’à la mort de John McDermid fils en 1953. Frank Leahy, alors président de l’entreprise, a continué de la gérer jusqu’en 1961, année où il a finalement acheté la compagnie de la succession McDermid.

Leahy était le beau-père de Gary Koreen qui avait épousé sa fille Mary-Margaret. Ingénieur de profession, il assurait la production de l’entreprise qui a compté jusqu’à 200 employés. Il a acheté à son tour la vénérable entreprise en 1980 suite à la mort de M. Leahy. Il a vendu le commerce et l’usine de London à la multinationale Nestlé en 1996, mais il avait conservé la marque O-Pee-Chee. Il a finalement cédé le célèbre nom à Upper Deck, qui souhaitait faire revivre la marque de cartes sportives au plus bonheur des collectionneurs.

Topps a publié une carte en hommage
à Sy Berger.
L’usine de London ne produisait pas que des bonbons (nous n’en parlerions pas sur ce blogue!). Sa grande réputation tient à la production de cartes. Nous connaissons bien les cartes de hockey O-Pee-Chee (OPC), mais il y a aussi eu les cartes de baseball, de football canadien et plusieurs séries de cartes non-sportives: Mickey Mouse (1935), Batman, The Beatles, Happy Days, Charlie’s Angels, Superman dans les années 60, puis les cartes E.T., Star Wars, The Empire Strikes Back et The Return of the Jedi.

Créer des produits indémodables
M. Koreen est conscient d’avoir créé de véritables objets cultes pour les jeunes Canadiens et sa fierté en est évidente. «Je travaillais en étroite relation avec Woody Gelman (le directeur de création chez Topps) et, surtout, Sy Berger», me confiait l’ex-pdg de O-Pee-Chee. Gelman et Berger ont pratiquement révolutionné l’industrie des cartes de collection. Ils sont les inventeurs de la fameuse série de cartes de baseball Topps 1952, la série qui allait servir de modèles à toutes les autres. Cette série emblématique comprenait la carte recrue de Mickey Mantle qui, à elle seule, vaut plusieurs milliers de dollars.
Woody Gelman (avant dernier à droite) et l’équipe de Topps.

Lorsque je lui ai parlé du graphisme des cartes, dont certaines était particulièrement réussies, Gary Koreen était conscient d’avoir créé des classiques, mais il ajoutait modestement: «J’avais mon mot à dire, c’est certain, mais, honnêtement, Topps méritait la plus grande part des félicitations. Ils dessinaient les cartes et prenaient les photos eux-mêmes. J’approuvais le design et je donnais mes suggestions, mais ils en étaient les créateurs. Nous n’avions pas de département de graphisme à London». D’ailleurs M. Koreen ignorait où les photos étaient prises: «Plusieurs séries comportent des indices de la localisation des photographes», ajoute-t-il sans savoir précisément. On peut clairement supposer que la série 1973-74 avait été photographiée à St.Louis et que Washington et certaines villes de la côte Est américaine ont été les scènes des sessions photographiques des années ultérieures (au milieu des années 70).

Certaines cartes de l’époque comportaient de flagrantes erreurs comme, par exemple, des montages photos grossiers où on superposait un visage sur un corps d’un autre joueur. «Ces erreurs auraient pu être évitées, mais la production nous imposait une cadence effrénée. Nous recevions parfois des plaintes concernant ces défauts, mais elles ont aussi créées des cartes dont les erreurs font le délice des collectionneurs», répliquait M.Koreen.

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