vendredi 11 novembre 2011

George Owen aussi important à l'implantation des Bruins qu'Eddie Shore

Les Bruins de Boston ont été la première équipe de la LNH aux États-Unis. Ils ont été fondés en 1924-25 par Charles Adams, un riche commerçant de Boston qui s'était entiché du hockey lors d'un voyage à Montréal.

La première édition des Bruins assemblée tant bien que mal par Art Ross a connu son lot de déboires. Les joueurs de cette première équipe n’ont pour la plupart pas terminé la saison avec les Bruins. Dans les buts on retrouvait Hec Fowler (?) et devant lui, Werner Schnarr, Alfie Skinner, Curly Headley, Smokey Harris —qui n'avait qu'un oeil— et George Redding qui avait dû terminer le premier match de l'histoire des Bruins dans les buts à la place de Fowler. Les Bruins avaient perdu ce match 11-0 aux mains des St.Pats de Toronto.

Les Bruins avaient terminé cette première saison bons derniers avec une piètre fiche de 6 victoires et 24 défaites. Un seul de leurs joueurs avait obtenu plus de 5 buts, Jimmy Herberts qui avait compté 17 buts (35% de l'attaque des Bruins).

Ce n’est que la saison suivante avec l'arrivée de Sprague Cleghorn et de Lionel Hitchman —acheté des Senators d'Ottawa, il deviendra un des piliers de la défense des Bruins pour une dizaine d'années— et grâce à la remise en forme de Carson Cooper que les Bruins atteindront la respectabilité.

L’arrivée d’Eddie Shore en 1927 qui en a fait de réels aspirants à la Coupe Stanley. Shore était un défenseur aussi robuste que spectaculaire. Ses montées à l'emporte-pièce électrisaient les foules autant que ses mises en échec percutantes. On dit de lui qu'il a été de loin le meilleur défenseur que le hockey n'ait jamais eu jusqu'à l'arrivée de Doug Harvey et Bobby Orr. Dernièrement, le magazine Hockey News l’avait classé au troisième rang de son palmarès des meilleurs défenseurs de tous les temps derrière ces deux monuments.

Eddie Shore faisait courir les foules bostonnaises, mais, curieusement, c’était un défenseur qui n'avait joué que cinq saisons avec les Bruins qui avait assuré leur succès d'estime. Owen, bien que natif d'Hamilton, avait grandi dans une banlieue cossue de Boston. Il avait été diplômé d'Harvard, célèbre université de cette ville. Lors de ses études, il avait été choisi pour représenter l'université dans neuf sports différents, un véritable exploit. Le sport qu’il préférait par dessus tout était le hockey.

Owen faisait l'envie des Bruins, autant pour ses qualités athlétiques que pour l'attrait qu'il représentait auprès de la haute société bostonnaise. En tant que gentleman, Owen réprouvait l'idée de faire du sport pour de l'argent. On l'avait éduqué à pratiquer le sport pour l'honneur seul de défendre les couleurs de son institution. Il refusa plusieurs fois les offres d'Art Ross. Connie Smythe tenta aussi de l'enrôler pour ses Maple Leafs, de sorte que Ross changeât sa tactique.

Les journaux publièrent que Ross avait offert 12 000$ à Owen en plus d'un boi de 5000$ si l'équipe gagnait la Coupe Stanley. Cette somme était du jamais vu dans la Ligue et même les meilleurs joueurs comme Morenz ou Shore ne gagnaient pas autant d'argent. La nouvelle eut l'effet d'une bombe dans les journaux de Boston. La publicité générée par ces articles avait mis Owen sous les réflecteurs et il finit par accepter de se joindre aux Bruins en 1928.

Owen avait peu pratiqué en vue de la saison et répugnait un peu de se joindre à cette bande de mercenaires du sport. Eddie Shore avait compris le dilemme de son nouveau coéquipier et avait décidé de le prendre sous son aile. Lors de son premier match, Shore avat été jumelé à Owen et l'avait guidé pas à pas dans la partie. Il lui avait parlé constamment et, chaque fois qu'Owen s'aventurait avec la rondelle dans le territoire ennemi, Shore veillait à couvrir ses arrières. Owen a compté son premier but dans la LNH lors de ce match et fut voté l'étoile du match. Depuis ce match, il n'eut plus jamais de scrupules à jouer au hockey professionnel.

Sa présence dans les rangs des Bruins a attiré la bonne société bostonnaise. Les familles envahissaient enfin les estrades. On s'habillait de ses plus beaux habits pour assister aux matchs des Bruins. La présence d'Owen avait assuré la crédibilité des Bruins à Boston.

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